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Pourquoi faut-il binger « Dis moi ce que tu portes » sur Netflix ?

Crédit : Dis moi ce que tu portes - Netflix

Quelle histoire se cache derrière le string en cuir du légendaire saxophoniste de Tina Turner ? Si vous deveniez astronaute, quelle pièce de votre dressing emporteriez-vous pour un voyage dans l’espace ? La série documentaire insolite Dis moi ce que tu portes réalisée par l’excellente Jenji Kohan (Orange is The New Black, Weeds) donne la parole à de nombreuses personnalités pour narrer des anecdotes plus vibrantes les unes que les autres derrière le prisme du vêtement. Voici les bonnes raisons de dévorer les 8 épisodes de cette délicieuse série.

Pour toutes les émotions qu’elle procure

Drôles, tragiques, festifs, politiques : impossible de rester insensible aux multiples témoignages qui ponctuent chaque épisode d’une demi-heure. La première audace, c’est déjà d’introduire le récit avec le couple Diane et Paul, qui ont pour leur part, décidé d’abandonner les vêtements pour s’épanouir au sein d’une communauté nudiste. On peut également suivre la carrière de l’incroyable saxophoniste Tim Cappello, dans ses aventures scéniques spectaculaires comme dans ses doutes. On rencontre la touchante Mme Park immigrante coréenne qui trouve refuge en son sweat-shirt jaune poussin pour s’ouvrir au monde et à des cours de danse kitch.

Cr. NETFLIX © 2021

On découvre aussi Carlos qui accompagne avec bienveillance les sortants de prison pour trouver les vêtements qui contribueront à leur réinsertion en société. Puis on prend conscience de l’importance d’un tee-shirt commémoratif avec Maxan, dont le fils vient d’être brutalement assassiné par arme à feu. Plus qu’une simple série sur le vêtement, une véritable analyse anthropologique découle des thèmes comme la communauté, l’uniforme, le retour à zéro ou encore l’amour. Et puisque concrètement, tout ne pouvait pas être filmé, Dis moi ce que tu portes offre un travail fantastique autour de l’animation. Pâte à modeler, marionnettes ou collages, la production a redoublé d’effort en terme de créativité, si bien que la série est conduite pied au plancher.

Parce qu’elle est tirée de deux livres à succès

Il y a quatorze ans, l’écrivaine et artiste basée à Brooklyn, Emily Spivack, parcourt eBay à la recherche d’une paire d’escarpins vintage. Elle tombe alors sur un costume de lapin Playboy avec toute sa panoplie. Ce qui la titille le plus ? La tenue est accompagnée de la pièce d’identité de son ancienne propriétaire. Une femme qui l’aurait porté dans les années 50 ou 60. Qui était-elle ? Quelle était son histoire ? C’est à ce moment précis qu’Emily Spivack a le déclic : raconter la vie d’une personne à travers un vêtement serait une aventure palpitante.

En 2014, après avoir récolté sur son blog des centaines de récits de sa famille, de gens piochés au hasard sur Craigslist et de personnalités publiques, elle sort son premier recueil Worn Stories. En 2017, toujours dans le désir d’archiver ces morceaux de vie, elle dévoile sa seconde publication Worn in New York. Et quel meilleur choix que de s’allier à la réalisatrice d’Orange is The New Black Jenji Kohan et son équipe pour une adaptation à l’écran ? Dans Dis moi ce que tu portes, une partie des histoires d’Emily ont donc pris vie, tandis que d’autres ont été spécialement recueillies pour l’occasion. Bien sûr, les vêtements sont analysés sous tous les angles, donc la dimension mode n’est finalement qu’une part infime de la série. L’important, c’est surtout ceux qui les portent et pourquoi ils les portent.

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